LES ACTEURS DE TREGUENNEC
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L’Etat 
Par le biais de multiples acteurs, on peut constater que l’Etat est favorable à l’exploitation du lithium en Bretagne. En effet, exploiter le lithium permettrait une certaine indépendance du pays dans un contexte géopolitique toujours plus complexe (guerre en Ukraine, Covid). Malgré l’impact écologique de l’exploitation de ce gisement, l’intérêt économique qu’apporterait ce projet n’est pas à négliger pour l’État.
Emmanuel Macron
Président de la République
Le président de la république s’est exprimé le 26/10/22 sur France 2, lors de l’émission L’événement. Il s’est notamment exprimé concernant l’urgence écologique à laquelle nous devons faire face actuellement. Le Président appuie l’importance des véhicules électriques pour diminuer la pollution. Lors de cette interview, il a également exprimé l’ambition de créer “une filière française de production de voitures électriques”, avec pour objectifs de créer plus de deux millions de batteries électriques d’ici la fin de son mandat. “ En France, on n’a pas de pétrole, mais on a du lithium” a argumenté le Président, en reprenant le slogan apparu lors de la crise pétrolière en 1973.
Il a explicité l’ouverture d’exploitations de lithium en France, qui seront respectueuses de l’environnement. Il poursuit en expliquant que son souhait serait de devenir indépendant en termes lithium en France, afin de favoriser l’émergence des voitures électriques.
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acBarbara Pompili
Ministre de la Transition Ecologique
Barbara Pompili était ministre de la transition écologique de juin 2020 à juin 2022. Aujourd’hui elle se retrouve députée à l’assemblée nationale.
En décembre 2021, la ministre s’exprime sur le plateau de BFM Business démontrant déjà le besoin d’exploiter du lithium en France afin de devenir indépendant dans l’exploitation de ce métal : “la crise de la Covid a montré qu’on avait besoin de récupérer notre souveraineté sur un certain nombre de matériaux très importants […] et donc je crois qu’il ne faut rien s’interdire”. Elle poursuit dans cette même interview en mettant en avant la notion de respect et d’écologie afin de rassurer les défenseurs de la nature “nous pouvons avoir éventuellement des mines, mais qui seront beaucoup plus respectueuses de l’environnement que ce qui se passe ailleurs dans le monde […] Se dire, c’est pas grave, on laisse polluer ailleurs en fermant les yeux […] non, ça ne va pas. Moi, je préfère qu’on fasse les choses chez nous, et qu’on les fasse bien”.
Le 12 février 2022, Barbara Pompili, dans un entretien accordé à Ouest-France indiquait : “On ne va pas s’empêcher d’aller regarder. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut faire n’importe quoi ! […] Le gisement de Tréguennec existe, ce n’est pas pour autant qu’on va l’exploiter.” Elle a également déclaré dans Les Echos : « La France doit extraire du lithium sur son territoire”.
Toutefois, le 17 février 2022, Barbara Pompili exprime clairement dans une vidéo publiée par Les Echos “que la France doit extraire du lithium sur son territoire”. Elle poursuit dans cette interview en expliquant le besoin de la France en lithium, afin de diminuer le gaz à effet de serre “ Soit on ne veut plus avoir de voitures électriques et on l’assume, soit nous voulons entrer dans une société où l’on émettra moins de gaz à effet serre et on en assume les conséquences. Et les conséquences, c’est que nous avons besoin de lithium”.
Il est important de noter que de nombreux partis écologiques ainsi que des associations, manifestaient déjà contre les exploitations de lithium en Chine, Australie, et Afrique du fait des dégâts environnementaux et sociaux. Les propos de la ministre sont alors très mal accueillis par les écologistes, les défenseurs de la planète, et les locaux.
Toutefois, le nouveau ministre de la transition écologique Christophe Béchu n’a encore pas pris la parole sur le sujet.
Bérangère Abba
Secrétaire d’Etat à la biodiversité
Bérangère Abba est un femme politique devenue secrétaire de l’assemblée nationale et déléguée nationale à la transition écologique de LREM en 2019. Elle a été ensuite entre le 26 juillet 2020 et le 20 mai 2022 secrétaire d’État chargée de la biodiversité. A ce jour, elle est vice-présidente de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement.
La secrétaire d’Etat souhaite « aller encore plus loin sur la fiscalité et le principe du pollueur-payeur».
Elle a exprimé son opinion sur le sujet de Tréguennec : « Nous sommes sur un site protégé, mais quand on a une ressource pour des métaux rares, il faut savoir quel est l’impact et avoir un véritable débat sociétal. »
Bérangère Abba s’adresse lors des quelques conférences de presse aux élus de Bigoudens.


Delphine Alexandre
Vice Présidente chargée de la santé
Elle est la Vice-présidente chargée de la santé, de l’eau, et de la biodiversité. Dans un article de Ouest France, elle affirme que “Nous ne pouvons pas céder à une dictature du carbone, c’est-à-dire avoir pour seul et unique objectif de décarboner notre économie“. Elle explique que pour qu’il y est un projet minier à Tréguennec, l’État devra impérativement consulter les collectivités locales impactées, de la commune à la Région, mais que “l’État ne sera pas tenu de suivre l’avis consultatif des collectivités“. De plus, elle déclare qu’elle est “extrêmement réservé sur le sujet”.
Elus locaux 
Loïg Chesnais-Girard
Président du Conseil régional de Bretagne
« Dans cet espace-là, dans les dix ans, vingt ans, trente ans qui viennent, il ne faut pas y toucher” s’exprime ce socialiste dans le Télégramme. Il explique à plusieurs reprises que les écosystèmes bretons sont trop fragiles pour supporter une exploitation minière et qu’il serait dangereux d’en mettre dans cette zone en raison également de la pollution.


Stéphane Le Doaré
Président de la communauté de communes du Pays Bigouden Sud
Il se positionne contre l’extraction de lithium à Tréguennec. Il a affirmé dans le journal Ouest France : “Nous sommes virtuellement très riches. Mais il n’y aura pas de mines de lithium sur nos zones naturelles à protéger. À moins que l’État l’impose, en passant outre la volonté des élus locaux ».
Dans une interview sur le Télégramme, le maire exprime clairement qu’il n’est pas envisageable que Tréguennec mette en place un système d’exploitation de lithium “ Tréguennec et le Pays Bigoudens ne sont pas à vendre. Pas même pour tout l’or blanc du monde. Il n’y aura pas de mines d’extraction ici”.
Stéphane Morel
Maire de Tréguennec
Il s’oppose à l’exploitation du Lithium dans sa commune. Pour lui, il n’est pas envisageable d’ouvrir une mine sur ce terrain qui est classé Natura 2000, labellisé Ramsar (label pour les zones humides d’importance internationale pour les oiseaux d’eau). Le maire s’est exprimé à plusieurs reprises sur le projet notamment dans le Télégramme où il affirme « qu’il n’est pas question d’envisager, même une fraction de seconde, la création d’une mine d’extraction ». Dans Ouest France, Stéphane Morel affirme qu’il souhaite que le Lithium “reste sous terre. Notre véritable richesse, ce sont nos espaces naturels. Et Tréguennec n’est pas à vendre.” La plupart des élus locaux tiennent le même discours que le maire de la commune.


Les élu.e.s de la communauté des communes de Bigouden
Les élu.e.s de Bigouden se sont opposés de manière très claire à l’exploitation du lithium en s’alliant au maire de la commune. Ainsi par leur poids politique ils sont présents à chaque table ronde ou conférence parlant de ce projet pour s’y opposer. Cependant dans leur communication ils traduisent un fort intérêt à une opposition pacifiste, en valorisant d’ailleurs une mobilisation virtuelle des opposants.
« Extrêmement sensibles à la mobilisation populaire contre la possibilité d’une extraction d’un gisement de lithium », et rappellent leurs « engagements pour préserver le patrimoine naturel bigouden ».
Labels 
Natura 2000
Natura 2000 représente un réseau de sites naturels de l’Union européenne, aussi bien marins que terrestres, visant à mieux prendre en compte les enjeux de la biodiversité dans les activités humaines. L’enjeu de ce réseau, fondé sur les directives « Oiseaux et Habitats – Faune – Flore », est de protéger un grand nombre d’espèces et d’habitats représentatifs de la biodiversité européenne.
°Les Zones de Protection Spéciale (Z.P.S.), consacrées à la préservation des oiseaux, en application de la directive « Oiseaux »,
°Les Zones Spéciales de Conservation (Z.S.C.) consacrées à la protection des habitats et des espèces (faune, flore) dits d’intérêt communautaire, en application de la directive « Habitats- Faune-Flore ».
Il existe un double objectif à cette démarche européenne. Le premier consiste à préserver la diversité biologique et le patrimoine naturel afin de rétablir ou maintenir le bon état des espèces et des habitats. Le second objectif consiste à prendre en compte les particularités régionales ainsi que les exigences sociales, économiques et culturelles. Les activités humaines ou les projets d’aménagements sont possibles dans les sites Natura 2000. Toutefois, il faut que ces projets soient compatibles avec les enjeux de conservation des espèces et habitats.
En Bretagne, on retrouve des sites classés Natura 2000, notamment dans le Finistère et plus précisément le site de la baie d’Audierne. Dans la petite commune de Tréguennec, riveraine de la baie d’Audierne, à été découvert 66.000 tonnes de lithium sous le site classé Natura 2000 de Prat-ar-Hastel, géré par le Conservatoire du littoral. Le gouvernement souhaiterait exploiter cet important gisement de Lithium en ouvrant des mines. C’est ce qu’à notamment affirmé Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, sur BFM TV, en décembre 2021.
« La crise de la Covid a montré qu’on avait besoin de récupérer notre souveraineté sur un certain nombre de matériaux très importants […] et donc je crois qu’il ne faut s’interdire rien ». Néanmoins, nous l’avons évoqué précédemment, pour que des activités humaines ou des projets d’infrastructures soient réalisables, dans un site Natura 2000, il faut que ceux-ci ne soient pas préjudiciables à la biodiversité. Les projets doivent être soumis à une évaluation au préalable, afin que ces derniers n’aient pas d’incidences sur les espèces et les habitats.


Label Ramsar
Le label Ramsar émane de la disparition des zones humides dans le monde. En effet, un traité intergouvernemental a été adopté en 1971 à Ramsar en Iran. La convention a pour mission de conserver et utiliser de façon rationnelle les zones humides. Le label Ramsar est un des plus anciens accords mondiaux et intergouvernementaux sur l’environnement.
La France a ratifié ce traité en 1986. Aujourd’hui, 50 sites ont été labellisés en France tels que la Camargue, la Brenne, la baie du mont Saint Michel ou le golfe du Morbihan. Ce label récompense les sites et les acteurs qui préservent les zones humides tout en continuant leurs activités économiques.
Citoyens 
Stéphane Le Garrec
Stéphane est un habitant de Tréguennec qui a créé le groupe facebook “Lithium à Tréguennec, Non, Merci!!!”, afin de mobiliser toutes les personnes qui sont contre cette exploitation de lithium sur leurs terres. « On reprend le slogan de la lutte de Plogoff contre la centrale nucléaire, pour alerter les services publics », explique Stéphane Le Garrec. Plus de 9 200 individus soutiennent ce groupe. Le 22 février, soit 5 jours après la déclaration de la ministre de la transition écologique, il réussit à rassembler plus de 600 personnes lors du manifestation contre l’extraction de lithium et montre ainsi le mécontentement des habitants concernant la nouvelle idée de la ministre. « Dans un souci de préservation et de protection du site, […] il semblait judicieux de ne pas se rassembler sur le site protégé, fragile », écrit un administrateur du groupe. Avec la création de ce groupe, Stéphane Le Garrec souhaite que ce rassemblement soit “pacifique, apolitique et non haineux. Il sera l’occasion de rencontrer en vrai les membres du groupe… Et pourquoi pas d’envisager la création d’une association ou d’un collectif.”

Sciences 

Le MNHN
muséum national d’histoire naturelle
Il a rédigé en avril 2021 un rapport sur le site de Tréguennec. Ce document insiste sur le fait que la “baie joue un rôle capital comme halte migratoire pour des milliers d’oiseaux” et qu’elle détient un rôle important pour de nombreuses espèces, comme par exemple l’anguille. Le rapport note que plus de 1000 espèces ont été recensées dans cette zone.
Le BRGM
bureau de recherches géologiques et minières
Le BRGM est une organisation française qui est devenue un référent dans la gérance des ressources, et des risques du sol sur notre territoire. Il a publié en 2018 un rapport sur les gisements de lithium notamment en Europe. Le site de Tréguennec a été reconnu comme l’un des plus importants du continent. C’est de ce constat que l’idée d’une éventuelle exploitation de lithium a été envisagée par la ministre Pompili. Ce rapport a été soutenu par le ministère de la transition écologique et solidaire (document public).
→ La BRGM est une agence publique avec des financements publics nationaux et européen.


Conservatoire du littoral
C’est un établissement public créé par l’Etat et dont le but est de préserver et conserver le littoral français. La lutte face à l’urbanisation et la dégradation des littoraux sont des enjeux majeurs du conservatoire. Ce dernier souhaite protéger également les espèces en voie de disparition. Ainsi, il se positionne clairement contre l’exploitation de lithium en Bretagne qui va à l’encontre de leurs valeurs de préservation.
Partis politiques
Solidaire 29
Union syndicale solidaire
Regroupant 45 fédérations et comptant 100 000 adhérents, Solidaire 29 est une union interprofessionnelle syndicaliste. Cette union est présente lors des manifestations dans les opposants aux projets de lithium à Tréguennec. « C’est aussi un combat pour le droit des populations à vivre dans un environnement harmonieux et respectueux de la nature. »


Parti socialiste
Le Parti socialiste finistérien ( parti de gauche) , indique qu’entre « la préservation de la biodiversité et l’exploitation du gisement de lithium, les socialistes choisissent évidemment la préservation de la biodiversité ». Après quelques recherches, le parti socialiste ne s’est jamais réellement exprimé sur le sujet mis a part le fait qu’ils sont contre le projet. Ainsi un enjeu politique peut aussi transparaître dans leur opposition. Nous pouvons tout de même souligner que ce parti politique est présent lors des manifestations pour soutenir la population militante.
UDB
Union démocratique bretonne
Parti politique breton créé en 1964 ayant des idées de gauche. Ils sont partisans de l’autonomie politique de la Bretagne avec un fort engagement en ce qui concerne les enjeux écologiques. L’UDB c’est prononcé de manière très précise contre le projet d’exploitation du lithium :
« Nous défendons la ligne d’une préservation de nos espaces naturels protégés et d’une information et d’un débat transparents sur le sujet du lithium, associant en premier lieu les populations les plus directement concernées. » Tout en ayant un discours pacifiste, ils veulent un débat égalitaire entre les deux parties opposées.


Génération Ecologie
parti politique démocratique écologique
C’est un parti politique démocratique écologique avec à la tête Delphine Batho. Défendant l’écologie et l’environnement, ce groupe se positionne contre l’exploitation de lithium en Bretagne. Un compte twitter local a été créé avec une communauté de 222 abonnés afin de lutter contre cette exploitation.
Faune & Flore
Les espèces qui habitent dans la baie d’Audierne (oiseaux, poissons, etc.) risquent d’être menacées par l’exploitation de lithium à Tréguennec. En effet, cela bouleverserait le cycle de la biodiversité animale. Des centaines d’animaux vivent actuellement dans la baie, et avec l’exploitation, elles seraient obligées de se déplacer et de trouver un autre habitat (certaines espèces pourraient même être amenées à disparaitre).